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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 15:07
Prostitution : tour d’horizon de la législation en Europe







La prostitution: faut-il la combattre, ou plutôt la règlementer comme n’importe quelle activité économique?

En Europe, ils sont peu de pays à l’interdire, comme la Finlande et la Roumanie, sans pour autant pénaliser les clients. C’est pourtant la demande qui est à l’origine du système, comme l’explique Rosen Hicher, ancienne prostituée.

“Il faut prendre le mal à la racine, la prostitution est entretenue par les clients, et le seul moyen de faire baisser la prostitution, parce qu’ il va falloir évidemment que les mentalité changent, le seul moyen de stopper ça, eh bien c’est de s’attaquer la racine du problème, le client.” dit-elle.

Cinq pays européens punissent les clients: la Suède, la Norvège, l’Islande, la Slovaquie où les peines peuvent aller jusqu’a dix ans de prison et le Royaume Uni, mais seulement si la personne prostituée est sous la contrainte, et ce même si le client l’ignore.

La Suède a été pionnière en 1999, punissant l’achat de services sexuels de six mois d’emprisonnement et d’une amende au prorata des revenus. La loi, qui ne fait plus débat, a fait disparaître les prostituées des rues et selon ce policier c’est un outil efficace pour la lutte contre le trafic d‘êtres humains: “Les choses ont assurément changé parce que tous les clients qui viennent ici savent qu’il y a un risque qu’il y ait des policiers quelque part.”

Bilan: près de 5000 hommes arrêtés, souvent verbalisés mais jamais mis en prison, et la crainte que beaucoup de clients se soient tournés vers Internet où l’offre s’est considérablement développée.

A l’opposé, cinq pays ont reglementé la prostitution: le Danemark l’a fait en 1999, puis les Pays Bas, l’Allemagne, la Suisse et la Grèce.

En Suisse la prostitution est considerée comme une activité économique a part entière, autorisée a partir de seize ans.

A Zurich un drive-in du sexe vient d’ouvrir afin de mieux encadrer la prostitution.
“Le problème s’est amplifié ces dernières années et en particulier lorsqu’on a vu des Roumaines se prostituer sous la contrainte. La situation se dégradait, il fallait qu’on trouve un solution.” estime Michael Hertzig, le directeur du centre.

L’approche est la même en Allemagne où les maisons closes ont pignon sur rue. Reglementée depuis 2002, le business du sexe génère un revenu annuel estimé a quatorze milliards d’euros. Le but de la loi était de permettre aux prostituées d’être couvertes par l’assurance maladie. Mais en réalité les maisons closes échappent à tout contrôle. Sur environ 400 000 prostitutées, seules quelques dizaines seraient déclarées.
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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 14:55
Riche, variée, goûteuse, raffinée… On rivalise d’adjectifs ampoulés pour décrire la cuisine marocaine, appréciée mais peu mise en valeur. Absence de formation, très peu de promotion à l’étranger…, le Maroc peut, en la matière, largement mieux faire.


«Ce qui est chouette avec le tajine, c’est qu’on peut y balancer tous les légumes qu’on veut !», s’émerveille Nahed Rachad en passant de beaux poivrons jaunes et verts sous le robinet. Son menu du jour : le tajine de veau aux poivrons et aux oignons, que la connaisseuse mijote amoureusement devant une caméra, en nous décrivant, avec minutie, les rouages de la recette. «Vous pouvez à présent incorporer les gousses d’ail, autant que vous le souhaitez», recommande la jeune femme, le geste expérimenté et la mine réjouie. «Moi j’adore ! J’en mets trois ou quatre pour un résultat succulent. Dégustez-moi ça avec du thym et du laurier, vous m’en direz des nouvelles !». Sur Youtube, les vidéos culinaires de Nahed sont visionnées jusqu’à 171 000 fois. C’est dire si son blog, frais, plein de couleurs, de saveurs et de points d’exclamation, cartonne (cuisinemarocainefacile.com). «Je ne propose pas simplement des recettes, mais des méthodes culinaires pour une vie plus harmonieuse, pour une meilleure santé, confie-t-elle. C’est ma manière de me démarquer des autres blogs de cuisine. J’élève le niveau de conscience des gens par rapport à leur corps». Car dans le civil, Nahed Rachad est coach ou, plus solennellement, experte en techniques de développement personnel, comme le yoga. «J’expurge l’esprit et le corps de toutes les tensions, les souillures. Je les lave énergiquement à l’eau de javel, si vous voulez», plaisante cette boute-en-train, qui a appris à cuisiner à l’âge de douze ans. «J’avais déjà préparé mon premier couscous avec ma mère», sourit Nahed, un brin nostalgique. Son rêve ? Ouvrir un centre de bien-être où elle se promet d’apprendre aux personnes à «écouter leur corps» : quantité d’exercices lénifiants leur seraient ainsi proposés, parmi lesquels… des ateliers de cuisine, forcément. «On peut ouvrir les Chakras, les canaux d’énergie, grâce aux aliments qu’on assimile, garantit la coach. Je ne vous apprends rien, le bien-être, ça passe aussi, essentiellement, par le corps». Quand on lui parle de cuisine marocaine, sa voix s’emballe, fait des trémolos : «Elle est tellement bonne, pleine de goût, de générosité… C’est un bonheur ! Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais il n’y a pas un légume qu’on laisse de côté, qu’on n’utilise pas. Tout y passe. Il n’y a rien, finalement, qui ne puisse être incorporé à une recette marocaine. C’est extraordinairement varié !». Nahed fait remarquer que la nourriture turque n’est, par exemple, pas aussi «goûteuse» ; qu’au Liban, «c’est goûteux, certes, mais pas très diversifié», etc. «Pour résumer, tranche la passionnée, nous avons la chance de combiner les deux, la saveur et la variété».
Ce n’est certainement pas Fatéma Hal qui va la contredire. Cette magicienne des fourneaux enchante les papilles des Parisiens depuis bientôt vingt-sept ans. Son restaurant, Le Mansouria, est, à en croire le critique gastronomique Gilles Pudlowski, «une ambassade de goût», où, poursuit-il, dithyrambique, «l’experte démontre à qui en douterait que la cuisine marocaine, plus variée qu’on ne le croit, moins grasse qu’on ne le suggère, est simplement l’une des meilleures du monde».

Une cuisine «goûteuse, variée, raffinée» …

Là encore, Fatéma Hal ne peut qu’acquiescer : «Notre gastronomie est d’une richesse, d’un raffinement… Exportée, elle peut devenir notre cheval de bataille, nous pourrions en user pour mieux faire connaître notre culture», jure la gastronome, par ailleurs diplômée en ethnologie. D’où, peut-être, son vif intérêt pour l’histoire, les origines des plats, qu’elle raconte longuement sur sa WebTV (fatemahaltv.com) : dans une vidéo bercée d’une capiteuse musique orientale, on la voit expliquer, au milieu de ses plats en porcelaine bleue, que le couscous, «incontestablement berbère, est né au Maghreb. Au Moyen-âge, on le retrouve dans les écrits d’Ibn Razin al-Tujibi. Le voilà en Sicile, ramené par les Arabes. À Livourne aussi, en Toscane, où il est arrivé avec les Juifs chassés d’Espagne après la chute de Grenade en 1492. Au Brésil, il s’est adapté au goût du pays où on le déguste avec de la noix de coco et de la semoule de maïs». Pareil pour la recette de la mourouzia, livrée avec une mise en bouche historique : «Cette préparation est issue d’une ancienne recette qui remonte au XIe siècle et qui nous vient d’Andalousie. Cuisinée le deuxième jour de l’Aïd Al Adha avec le fameux ras el hanout, la mourouzia se conservait jadis dans des jarres en terre». Fatéma Hal, qui a écrit une multitude de livres de cuisine, dont Les Saveurs et les gestes (Stock, 1995), espère ainsi contribuer à sauvegarder cette partie non négligeable de notre culture. Même si ce n’est pas facile au quotidien. «Malheureusement, la cuisine marocaine est aussi appréciée à l’étranger que dépréciée au Maroc», soupire Fatéma Hal avant de poursuivre, plus cinglante : «Le Maroc adore vanter les mérites de sa gastronomie, s’en gargariser, mais ne joint, hélas, jamais le geste à la parole». La restauratrice réclame, depuis des années, la création d’une académie marocaine des arts culinaires pour pérenniser ce patrimoine, préserver la diversité gastronomique régionale, former de grands chefs, en vain. «Je m’insurge aussi contre cette aberration : au Maroc, la cuisine est rattachée au ministère du tourisme alors qu’en France, elle dépend de la Culture !». Parmi les choses qui exaspèrent Fatéma Hal : l’absence de formation à la cuisine marocaine. « Vous trouvez logique que les étudiants des écoles hôtelières marocaines n’apprennent que la cuisine internationale ?», s’emporte-t-elle.
L’autre son de cloche, beaucoup plus accablant, nous vient toujours de Paris, où le propriétaire d’une des six tables marocaines de la capitale hexagonale s’égosille, notamment, contre des critiques gastronomiques souvent dépréciatrices. «Certains se permettent d’écrire sans avoir mis les pieds au restaurant depuis treize ans, ce qu’ils n’auraient jamais osé faire pour un restaurant français», fulmine cet entrepreneur qui n’a pas souhaité révéler son identité.

… mais, hélas, une cuisine pas estimée à sa juste valeur

Dans ces guides culinaires, vous trouverez, selon lui, des catégories à n’en pas finir, «haute cuisine indienne», «cuisine gastronomique japonisante», «haute gastronomie mongole», tout enfin sauf une rubrique dédiée à la gastronomie marocaine. «Ah oui, lorsqu’on a des critiques aussi, elles ne disent pas que c’est dégueulasse, mais que 38 euros, c’est trop cher pour des Marocains». L’homme a, pendant un bref moment, songé à baisser les prix. «Mais la qualité aurait drastiquement chuté. J’aurais servi du Boulaouane à 4 euros et de la viande ordinaire et non plus de la viande de Desnoyer (fournisseur de l’Élysée, meilleure viande de France). Je me serais rabaissé en prenant en compte ces reproches». L’entrepreneur franco-marocain pointe du doigt «le Maroc, qui s’écrase et ne fait rien pour sa dignité». Il se souvient d’une publicité de l’Office du tourisme au très beau slogan : «Le Maroc, un pays qui fait grandir l’âme»… Mais voilà, regrette-t-il, c’est le Maroc qui est le demandeur économique. La France l’estime acquis, en a l’image non pas d’un partenaire économique et culturel, mais de l’immigré. D’où le fait qu’on nous assimile tous, quel que soit le standing, à un couscous». Cela donne, toujours selon notre restaurateur, des diplômés d’écoles hôtelières nullement fiers d’avoir été formés par un de nos chefs, ou qui refusent carrément de travailler dans un restaurant marocain, «car c’est considéré comme une voie de garage dans leur CV. Alors que s’ils travaillent chez les Asiatiques, on estime qu’ils ont appris de nouvelles épices. C’est malheureux à dire, mais le Maroc a abandonné sa gastronomie».
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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 22:53

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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 22:27
Faire tout bouger pour que rien ne change
Cette interview, d’une durée de 40 minutes, réalisée au téléphone, garde cependant toute sa fraîcheur. Elle a même valeur de prophétie. Le Pr Noam Chomsky, sans doute l’intellectuel le plus influent actuellement au monde, y parle des «évènements en Tunisie et en Egypte» qui «ne sont comparables nulle part ailleurs dans le monde». Mais pas seulement. Il avance aussi un certain nombre d’analyses selon lesquels ni les Etats-Unis ni a fortiori la France et l’Europe ne verraient d’un bon œil l’avènement de véritables démocraties en Tunisie, en Egypte et dans les autres pays arabes.
Selon Chomsky, Washington, Paris et Bruxelles mettraient tout en œuvre pour récupérer les révolutions populaires en Tunisie et en Egypte et les transformer en simples révolutions de palais, au prix d’un ravalement de façade. Il s’agirait alors d’effacer les symboles trop parlants du passé et ensuite «travailler dur pour essayer de restaurer une situation à peu de choses près identique à celle qui précédait.» Autant dire, faire tout bouger pour que rien ne change.
Nous reproduisons ici, les extraits de l’entretien concernant la Tunisie et l’Egypte, qui prennent, aujourd’hui, toute leur signification. Car, loin de démentir Chomski, l’évolution de la situation dans les deux pays semble, au contraire, lui donner raison.



Une victoire partielle des forces populaires
«Ces évènements sont vraiment spectaculaires. Il y a eu, au moins en Tunisie, une victoire partielle des forces populaires, qui ont chassé le dictateur qui a tenté de réinstaller un gouvernement similaire au sien. Où cela mènera-t-il à présent ? C’est difficile à dire.
«En Égypte, il y a une démonstration de force et de courage remarquable de la part d’une partie massive de la population pour tenir la place, lutter contre la police et résister contre le pouvoir étatique et continuer à étendre les protestations. C’est vraiment impressionnant et c’est difficile de penser à des évènements semblables et comparables nulle part ailleurs dans le monde.


«Certaines personnes comparent ces évènements aux révolutions qui ont eu lieu en Europe de l’Est, mais ce n’est pas du tout la même situation. Pour commencer, il n’y a pas de Gorbatchev parmi ces pouvoirs impériaux. Par ailleurs, les USA et leurs alliés, nous ne devons pas l’oublier, gardent leurs positions habituelles: la démocratie, pour eux, est une bonne chose, mais jusqu’à un certain point. Elle est acceptable chez l’ennemi, et nous (les Américains, Ndrl) ne voulons pas aller à contre-courant. Car, la démocratie n’est bonne que si elle participe à des objectifs stratégiques et économiques. Ainsi, les opposants en Europe de l’Est ont eu un soutien puissant de la part des principaux pouvoirs dirigeants dans le monde et ils ont rencontré peu de résistance. Dans les cas tunisien et égyptien, c’est tout à fait différent. Il n’y a pas de soutien puissant, les USA et la France, dans le cas de l’Afrique du Nord plus particulièrement, tentent, sans aucun doute, de trouver une solution leur permettant de coller au scénario prévu dans ces cas là.

Soutenir le changement pour mieux restaurer l’ordre ancien!
«Nous ne devons pas oublier qu’il existe une longue série de situations où il était impossible de soutenir quelques uns des tyrans favoris et il y a une routine standard pour répondre à cette situation: vous les soutenez aussi longtemps que possible, lorsque cela devient impossible, par exemple lorsque l’armée se retourne contre le tyran, alors il faut effectuer un virage à 180°, prétendre soutenir la révolte populaire, effacer le passé – à l’évidence le passé est embarrassant – ensuite il faut travailler dur pour essayer de restaurer une situation à peu de choses près identique à celle qui précédait.
«C’est le scénario que jouent les USA, la Grande-Bretagne et la France de manière répétée au cours des dernières années avec entre autres: Marcos aux Philippines, Duvalier en Haïti, Chun en Corée du Sud, Ceausescu en Roumanie – qui était le «chéri» de l’Occident – Suharto en Indonésie. C’est tout simplement une routine. Je présume qu’actuellement c’est ce qu’ils essayent de faire avec Moubarak, il est reconnu qu’il ne peut plus être soutenu mais, en même temps ils ne veulent pas qu’un réel changement arrive.»
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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 22:15

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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 21:56

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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 21:50
المستفيد الوحيد من الذي يجري في الداخل العراقي من مكوناته المعروفة للجميع هم الكرد والكرد وحدهم فقط، أضف اليهم الطرف الثالث في الحدث العراقي الحالي من محور واشنطن تل أبيب استراتيجيّاً وبعض عرب تكتيكيّاً، وهذا من شأنه أن يدفعنا لتحفيز العقل على التفكير من خلال التساؤلات التالية:-

هل دخل الوضع والحال في العراق حالة من الأستنقاع السياسي والعسكري؟ العراق الى أين في ظل قعقعة السلاح وقعقعة المصالح؟ ما يجري في العراق هل هو نتاج مؤامرة خارجية، تستهدف العراق وتستنزف ايران، وتمهّد لأشعال الساحة السعودية عبر شمالها الشرقي وتهديد وحدة الكويت عبر استقطاعات من شمالها وضمها الى دولة الجنوب الشيعي المراد تأسيسها حسب وجهة نظر البلدربيرغ الأمريكي، ومزيد من استنزاف الدولة الوطنية السورية، ثم تفجير تركيا من الداخل التركي عبر الملف الكردي ككل، ثم نقل نسخ من داعش الى الداخل الأردني لتعم الفوضى وجعله مخرجات لساحات أخرى، حيث تجاوز الأردن مرحلة البيئة المنتجة الى مرحلة البيئة الحاضنة عبر تعقيدات ديمغرافيته وعبر اشتباكاته بالحدث السوري عبر سنوات اشتعاله وما زال؟

أم أنّ الحدث العراقي الحالي هو نتاج حراك عراقي داخلي يستهدف التغيير وتحت عنوان داعش وتسربله ببعثية البعض ونقشبنديته؟ وكون الدواعش نواتج استخباراتية هل أدركت الثالوث الخطير في كسب الحروب من عامل اقتصادي واستثمار الأعلام واجادة فنون القتال؟ هل دقّة ساعة الهولوكوست العراقي؟ لماذا استقبلت بعض العشائر العراقية أبو بكر البغدادي وكأنّه خالد بن الوليد كمخلّص لهم من سلطة المالكي وطائفيته واقصائه كما يقولون؟ ولكن أيّ خلاص هذا يقوده هؤلاء البرابرة الجدد؟ لماذا بعض عرب وبعض مسلمين تنشرح صدورهم للمشهد العراقي الحالي؟ وهل تستنسخ صيغة الأقاليم السبعة في اليمن في العراق النازف ولكن بثلاثة، دولة كردية في الشمال ودولة شيعية في الجنوب يضاف لها مناطق شمال شرق السعودية واستقطاعات مناطق حيوية من الكويت لها ودولة سنيّة في الأنبار بمحاذاة سورية، حيث اقليم كردي مزدهر ومنتعش واقليم شيعي مضطرب واقليم سني ضعيف؟ لماذا "اسرائيل" جديدة في الشمال العراقي بفعل الملف الكردي؟ لماذا تعمل واشنطن وبعض عربها على الأيحاء بأنّ الأرهاب في العراق نتاج خلل في الحكومة العراقية؟

هل نجحت أمريكا في فك عقدتها العراقية بارسالها مستشاريها العسكريين والأستخباراتيين؟ ان كانت حقوق الطبع محفوظة لأبي مصعب الزرقاوي بما يخص الأخ داعش ومنظومته، فمن سنّ أنبوبة تشريعه وتأسيسه غير الأمريكي؟ دعوة المالكي لواشنطن في تنفيذ الأتفاق الأمني عام 2008 م خطأ استراتيجي! فلماذا ضغطت ايران عليه لتغير موقفه؟ لماذا آعاد مقتدى الصدر جيش المهدي من جديد بعد حله ولبس البزّة العسكرية العراقية، وهل وحّدت داعش الشيعه وعمّقت المذهبية في العراق؟ الغلبة في العراق لمن؟ هل هي لقعقعة السلاح أم قعقعة المصالح؟ هل هدّدت السعودية العراق في آخر اجتماع لما يسمى بمجلس وزراء الخارجية العرب بقولها: لن يبقى عراقاً ان بقي المالكي؟ ما هي المواقف الكاريكاتورية لجلّ العرب ازاء المشهد العراقي؟ لماذا بالغ الأعلام العراقي والصديق للعراق في انتصارات الجيش العراقي والقوّات الداعمة له من العشائر؟ ولماذا بالغ الأعلام المعادي للعراق ولنظام الحكم فيه هو الآخر في انحيازاته للدواعش وحلفائهم الأرهابيين من بعض بعث ونقشبنديّة، وفاحت من هذا الأعلام الروائح الطائفية وكفل بشن حرب نفسية لصالح داعش وغطائها من بعض بعثية ونقشبندية حيث خرج هذا الأعلام عن كل القيم الأخلاقية والمهنية؟.

للمسألة الكردية مفاعيل وتداعيات وهي مقدمة لتغير شكل المنطقة والجغرافيا السياسية فيها، بعقابيل على الصراع الكوني في الشرق الأوسط وعلى الشرق ذاته وعلى العراق جرح الأمّة النازف بشكل خاص، وبعمق وباستمرار بروزاً وتصاعداً، وعبر متتاليات هندسية سياسية وأمنية وعسكرية، من خلال سعي حثيث محموم لزعماء الحركات الكردية الأنفصالية في الأستقواء بالخارج واستغلال حركة الدواعش، عبر بناء تحالفاتهم الأمنية السياسية العسكرية مع الأرهابيين من دواعش وغيرهم ومع القوى الخارجية وخاصةً "اسرائيل" وغيرها، كونه يريحهم الذي يجري في العراق الآن، هذه القوى الأرهابية في الداخل العراقي والخارج العراقي هي ذات التوجهات المعادية لشعوب وتاريخ منطقة الشرق الأوسط وللعراق تحديداً، ودول جواره الأقليمي والعربي، تركيا، سورية، ايران، السعودية، الكويت، والأردن.

تقول المعلومات، أنّ عناصر البشمركة الكردية، تلقت وما زالت تتلقى التدريب العسكري النوعي الأحترافي، وتحت اشراف عناصر النخب في الكوماندوز الأسرائليين، وفي مناطق بعضها سرّي في مناطق اقليم كردستان الجبلية النائية، وبعضها في مناطق معلنة للبعض، واعطاء دورات تدريبية لهم على يد خبراء اسرائليين وأمريكان وبريطانيين، تشمل العمليات الأعتراضية المتعلقة باعتراض ومهاجمة الدوريات العسكرية، وعمليات حماية المطارات، ومن خلال الأتفاقيات التي وقعتها حكومة كردستان العراقية الأقليمية، مع الشركات الأمنية والعسكرية الأسرائلية، بحيث يتم الأشراف على تدريب عناصر البشمركة ضمن أحدث المواصفات العسكرية، والعمل على بناء مطارات صغيرة لأداء مزدوج للأغراض العسكرية والمدنية.

ومع تدريبهم على أعمال "القنّاصة" وآداء المهام الخاصة، من حيث تنظيم وتخطيط الأغتيالات وعمليات "فرق الموت"، وكيفية جمع المعلومات وارسالها سواءً داخل اقليم كردستان العراق، ولجهة جمع المعلومات عن الداخل التركي والداخل الأيراني، عبر أكراد تركيا المتواجدون في جنوب تركيا وجنوب شرقها، وعبر أكراد ايران المتواجدون في شمال ايران وشمال غربها، وعن الداخل السوري، عبر بعض أكراد سوريا (المرتبطون بالخارج) وغيرهم المتواجدون في شمال شرق سورية.

وتؤكد بعض المعلومات الأستخبارية، أنّ حكومة كردستان العراقية الأقليمية، تعاقدت مع شركة "انتاروب الأسرائلية"، ومع شركات مسجلة في سويسرا كفروع لشركات اسرائلية أخرى هما: شركة "كيودو" وشركة"كلوزيوم"، كي يتم تزويد المطارات الصغيرة ومطار أربيل الأممي، بأجهزة أمنية حسّاسة ذات تقنيات عالية، مربوطة بالأقمار الصناعية الأسرائلية والأميركية التجسسية، والأشراف على تجهيز وتركيب وتشغيل نظام الأتصالات الأمنية في المطارات الأخرى ومطار أربيل الدولي، وكذلك تعاقد آخر مستمر مع شركات اسرائلية متخصصة في مجالات الأمن وتكنولوجيا مكافحة الأرهاب، تعد وتشرف على معسكرات تدريب باقليم كردستان العراق- سريّة ومعلنة - تحت شيفرة اسم كودي أمني هو:(Z )، كل ذلك من أجل اعداد جيش"نظامي" كردي محترف متحالف مع قوى خارجية، بعقيدة عسكرية كردية قومية، تهدف الى قيام دولة كردية فدرالية مركزها شمال العراق، وحكوماتها المحلية في الجيوب الأقليمية لأقليم كردستان العراق، الجيب التركي في جنوبها، والجيب الأيراني في غربها، والجيب السوري في شرقها).

بحيث يجيىء بناء هذا الجيش "الكردي النظامي"، عبر رؤية استراتيجية لجهاز "الموساد" الأسرائيلي كفرع خارجي، بدعم من جهاز المخابرات الأسرائيلي الداخلي، بالتنسيق مع السي أي ايه وجهاز المخابرات البريطاني الفرع الخارجي MI6، وبالتعاون والتنسيق مع (مجمّع) مخابرات أممي له مصالحه الأستراتيجية في المنطقة.

وتتحدث المعلومات، أنّ ضابط الأرتباط بين تل أبيب والأكراد وحركاتهم السياسية وأذرعها العسكرية، هو رئيس جهاز الموساد السابق(داني ياتوم) وبعض رفاقه من مجتمع المخابرات الصهيوني.

وتستمر المعلومات المخابراتية، بسرد الحقائق والوقائع في المشهد الكردي في شمال العراق، حيث يقدّم الأسرائليون المعلومات تلو المعلومات الأستخبارية للأكراد، ضمن برنامج تبادل المعلومات الأمنية بين الحركات الكردية والأسرائليين، فمهمة الأسرائليون ودورهم في الشمال العراقي المتاخم، لكل من تركيا وسوريا وايران، مهمة خطيرة جداً متشعبة، من خلال اعداد وحدات خاصة من نخب البشمركة الكردية، لتعمل كقوّات كوماندوز ذات تدخلات سريعة ومهمات خاصة، بحيث يتم استخدامها في شمال العراق وفي وسطه وجنوبه، وكذلك الحال لدى جواره الأقليمي والعربي.

نعم العلاقات الأسرائلية – الكردية، تدخل في صميم وجوهر مذهبية الحركات الكردية الأنفصالية المعروفة، حيث تتوافق مع استراتيجيات حلقات الدور الأسرائلي – الموسادي في اقليم كردستان العراق، اقليم ظلّت وما تزال "اسرائيل" حاضرة فيه على الدوام.

وتؤكد تقارير مخابرات اقليمية، أنّ واشنطن وتل أبيب تقدمان دعماً غير محدود لأكراد العراق، من أجل فرض سيطرة شاملة على اقليم كردستان، وجعله اقليماً كرديّاً بامتياز لجهة سكّانه، وتطهيره من أي أعراق واثنيات أخرى، عبر طرد السكّان العرب والآشورييين والتركمان، والمطالبة ببقاء القوّات الأميركية وعودتها من جديد.

هذا وقد جعلت واشنطن واسرائيل من كردستان العراق( محمية كردية)، مما جعل من الأقليم الموصوف أعلاه، ملاذاً آمناً لكل الحركات الكردية الموجودة في المنطقة، ولهذا الإقليم أدوار عميقة لجهة الداخل السوري تتساوق مع رؤوس المثلث الأفعواني في الحدث السوري( لندن، باريس، واشنطن) ومن يغذيّه من بعض العرب.

ورغم أنّ الأكراد في العراق يمثلون حوالي 16 % من سكّان العراق، الاّ أنّ الحركات السياسية الكردية وبفضل الدعم الأميركي والأسرائيلي، صار لها حصة كبيرة في البرلمان العراقي ومنذ احتلال العراق عام 2003 م وذلك بنسبة مقاعد تعادل ضعف استحقاقاتها الديمغرافية، كما عملت وتعمل واشنطن على استيعاب أفراد وضباط الميليشيات الكردية في الجيش وقوى الأمن والشرطة في العراق، بحيث صار الأكراد يشكلون أكثر من 51 % من تكوين عناصر هذه الأجهزة وبدون أدنى مبالغة.

وفي مقارنة سريعة، بين ما تقوم به الحركات الكردية الأنفصالية في شمال العراق، وما تقوم به "اسرائيل" لوجدنا الآتي:

تعمل الحركات الكردية الأنفصالية في شمال العراق، على طرد السكّان المحليين واقامة دولة كردية، وهي بذلك تطبق ذات النموذج الأسرائيلي الذي ما زال يركز، على أطروحة الحق التاريخي في الأستيلاء على أرض العرب، باعتبار أنّها تمثل آراضي دولة "اسرائيل"، في حين يقول الكرد: أنّ هذه الآراضي تمثل مملكة(مها آباد الكردية) التي كانت في الماضي, فالتساوق والتطابق واضح, بين المنطق الكردي والمنطق الأسرائيلي الأحتلالي في نفي الآخر وتاريخه.

ومرةً ثانيةً الأخطر في النموذج الكردي لكردستان العراق, يقوم بالأساس على نفي التاريخ, حيث هناك الآشوريون والكلدانيون وهم أصحاب حضارة مدنية تاريخية, بأفق سياسي أقدم من كيان مملكة الكرد ( مها آباد).
الدولة العبرية والولايات المتحدة الأميركية, ليس المهم والمطلوب بالنسبة لهما بالمعنى الأستراتيجي (كردستان), وانما الذهب الأسود بالمعنى الأستراتيجي الأقتصادي, فكانت ملحمته\ ملحمة الذهب الأسود \ عبر اسقاط نظام الرئيس السابق صدام حسين, كما المهم بالنسبة لهما بالمعنى السياسي الأستراتيجي, كل من تركيا وايران وسوريا, ويهدفون الى تفريغ المنطقة الكردستانية من سكّانها, وبدأ ذلك في دعم الكرد في عملية طرد العرب والآشوريين والتركمان, عبر المحطة الأولى في مخطط وسيناريو التفريغ, عن طريق قوّات البشمركة الكردية و وحدات الكوماندوز الخاصة فيها, حيث قامت وتقوم بعملية تطهير أثني- ثقافي, وستأتي المحطة الثانية من هذا المخطط, وهو طرد الأكراد أنفسهم عندما تحين اللحظة التاريخية المناسبة.

كما تفصح المعلومات, عن تطورات خطيرة بطبيعة ونوعية الدور الأسرائيلي – الموسادي في كردستان, بحيث لم يعد منحصراً الأمر, بالتعامل فقط مع الحركات الكردية, وانما بتنفيذ الكثير من العمليات السريّة عبر استهداف منظم وممنهج للمسيحيين الآشوريين والكلدان, وذلك من أجل استعادة المناطق التي يزعم الأسرائيليون أنّها تتضمن آثاراً اسرائيلية قديمة, وتحديداً الآثار والمواقع ذات الطبيعة المقدسة بالنسبة لليهود, من خلال شراء الأراضي من العراقيين المالكين لها, واستخدام الترغيب والترهيب لأبعاد السكّان عن المناطق المستهدفة اسرائيليّاً.

وكل ذلك يتم بموافقة ودعم حكومة كردستان الأقليمية, عبر صفقة كردية – اسرائيلية تتمثل, في اعادة توطين اليهود الأكراد في المناطق المستهدفة, أيضاً عبر اغراء السكّان المحليين وكلّهم من المسيحيين(الأشور والكلدان), بالأموال وتسهيل الهجرة لهم الى الدول الغربية وأمريكا وكندا واستراليا, مقابل التنازل عن ممتلكاتهم, وفي حالة الرفض يتم استهدافهم بعمليات القتل والأرهاب, بما يدفعهم ذلك الى الهجرة والنزوح القسري.

ومخططات التفريغ الآنف ذكرها, تتم بدعم المنظمات الكنسية المسيحية – الصهيونية, لتنفيذ هذا المشروع الموسادي, في تهجير طوعي ونزوح قسري للمسيحيين من مناطق شمال العراق, حيث رؤية المسيحية الصهيونية تتساوق, مع وجهة ومنظور الجماعات الحاخامية لبعض أجزاء العراق, باعتبارها ضمن خارطة مملكة "هرمجدون" التي وعد بها الرب اليهودي, وعملية اعادة توطين اليهود الأكراد في المنطقة من خلال مشاريع الموساد الأسرائيلية, ليس الهدف منها العودة الى مناطقهم بالدرجة الأولى, وانما سيطرة اليهود على المناطق المقدسة, وكل هذا يندرج ضمن وعد الرب اليهودي بحق العودة اليهودية اليها.

وعلى هامش معلومات استخبارية أخرى ذات مصداقية, يفصح صندوق المعلومات, على أنّ زعيم اللوبي الكردي في واشنطن العاصمة هو قوباد جلال الطالباني, حيث يقوم بدور كبير في تنفيذ مخططات الموساد – الأسرائيلي في كردستان العراق, والجارية لطرد المسيحيين من مناطقهم, وحتّى والده جلال ورغم مرضه, صار أكثر حماساً لتنفيذ مخططات الموساد وخاصةً وأنّ زوجته اليهودية(هيرو إبراهيم احمد) والدة قوباد, تفرض على زوجها المزيد من الضغوط ةتستغل حالته الصحيّة, لجهة القيام بدعم مخططات الموساد في تلك المنطقة من العراق المحتل.

ومسألة قتل المسيحيين في شمال العراق, تمت وتتم بواسطة الوحدات السريّة الخاصة بقوّات البشمركة, التي أشرف ويشرف الموساد على عملها, لكي تكون على غرار "فرق الموت" التي أشرفت وتشرف عليها "السي أي ايه"والموساد, حيث تم استئصال الحركات اليسارية في السلفادور وجواتيمالا وهندوراس.

انّه مخطط أميركي – اسرائيلي, بأدوات سياسية وأمنية واقتصادية وثقافية واجتماعية كردية وغير كردية, يسعى الى فتح صناديق الشر الكامن الجديدة والمستحدثة, مرةً واحدةً في اقليم كردستان العراق, فنجد واشنطن وباستمرار تدخل في عمليات اقناع للحركات الكردية الأنفصالية, بأن أميركا سوف لن تتخلّى عنهم وعن دعم طموحاتهم الكردية القومية, في دولة كردية فدرالية في المنطقة, مع طمأنة اسرائيل لزعماء الكرد بأنّها, قادرة على ممارسة الضغوط على الأدارة الأميركية من أجل حماية الكرد أينما وجدوا.

وأعتقد أنّ الأستراتيجية التركية لجهة العلاقات مع اقليم كردستان العراق,تتموضع وتتنمط من خلال ممارسة أنقرة, استراتيجية سياسية بحيث صارت أكثر ميلاً, للعمل وفق استراتيجية الأغلاق المبكرللأبواب قبل اشتداد العاصفة وريحها ومطرها, أو من خلال مواصلة الأسلوب الذي كانت تقوم به تركيا سابقاً, ازاء التعامل المبكر الأستباقي مع الأزمة الكردية.

صحيح أنّ حزب العمّال الكردستاني, وبعد دعم الموساد والسي أي ايه وجهاز المخابرات البريطاني, صار قويّاً وذو عتاد عسكري, لكن الأخطر من ذلك, هو ذلك الكيان الكردي الجديد في المنطقة وهو ما يطلق عليه باللغة الكردية( حكومة تي هه ريمي) حيث تعني بالعربية(حكومة كردستان) وعاصمتها أربيل.

فأنقرة ترفض رفضاً مطلقاً اقامة دولة كردية في شمال العراق, مع تعاظم لفيتو اقليمي رافض لوجودها, وترفض أنقرة ضم منطقة كركوك الى اقليم كردستان, والحرب ضد حزب العمال الكردستاني.

مقابل هذه الأستراتيجية التركية, هناك ثوابت ومبادىء كردية, تتمثل في اقامة مناطق حكم ذاتي كردية في جنوب تركيا, غرب ايران, شمال سوريا, على غرار اقليم كردستان العراق, مع ضم كركوك الى الأقليم الكردستاني, مع عدم قيام أي جهة بالتدخل سياسياً أو اقتصادياً أو عسكرياً في اقليم كردستان العراق, كي يكون الأقليم ملاذاً آمناً للحركات الكردية التركية والأيرانية والسورية المعارضة, كما أسلفنا في السابق من القول.

كما أنّ أنقرة تؤكد, أنّ الوجود العسكري الأميركي في العراق وعودته من جديد, أدّى ومن شأنه أن يؤدي الى المزيد, من تقييد حرية حركة تركيا الدولة والمؤسسات, في مواجهة الخطر الكردي المحدق بها, فملف العراق بالنسبة لتركيا أهم من ملف الأنضمام للأتحاد الأوروبي, هذا ما أكّد عليه أكثر من مرة رئيس الوزراء التركي طيب رجب أرودوغان, في حين دعا رئيس الأستخبارات التركية أكثر من مرة, الى ضرورة أن تدخل أنقرة الدولة كلاعب رئيسي في العراق.

وكل المؤشرات السياسية والأمنية تشي، بأنّ استراتيجية أنقرة ازاء العراق, أصبحت تسير بعمق وباتجاه المحافظة على وحدة العراق وسيادته الكاملة غير منقوصة، حيث مصالحها تكمن هنا، في حين نجدها ترتكب حماقات في الحدث السوري، كما تسعى أنقرة إزاء العراق إلى تصحيح خلل توازنات المجموعات العراقية الطائفية والدينية والعرقية, اشراف الحكومة المركزية العراقية على عائدات النفط العراقي, واشرافها على أداء مهامها السيادية من ادارة المعابر الحدودية, ومنح التأشيرات للداخلين والخارجين, وعقد الأتفاقيات الدولية, ضرورة مراجعة الدستور العراقي, والغاء كل فقرة أو بند يتضمن أبعاداً انفصالية تكرّس التقسيم والأنفصال, حل مشكلة مدينة كركوك وحماية السكّان المحليين من عرب وتركمان وأشوريين وكلدان, وانهاء أي تواجد لحزب العمال الكردستاني في شمال العراق, والعمل على انهاء التواجد الأسرائيلي الموسادي في كردستان وفي العراق نفسه.

لقد قام ويقوم حزب العمّال الكردستاني\وتحديداً جناح الصقور فيه, بعمليات عسكرية إرهابية في منطقة تومسيبي وغيرها من مناطق جنوب شرق تركيا, مستهدفاً عناصر من الجيش التركي مخلّفاً قتلى وجرحى, حيث الخلافات تعصف به لجهة تحديد موقفه من ما تسمى بمبادرة المسألة الكردية, حيث رأى جناح الحمائم في الحزب, وهم من كبار السن وقدامى المحاربين, أنّ المبادرة تشكل تطوراً ايجابياً يجب التعامل معه بايجابية وانفتاح, من شأن ذلك أن يؤدي الى تحقيق جزء من مطالب الحزب الملحّة وحسب وجهة نظرهم.

لكن الجناح الصقوري العسكري بالحزب العمّالي الكردستاني, ذهب باتجاه اعادة انتاج مسلسل اشعال بؤر الأزمة التركية – الكردية, وبتحريض ودعم من محور واشنطن- تل أبيب وداخل الأراضي التركية نفسها هذه المرة, كونه يرى هذا الجناح أو الأتجاه الصقوري, أنّ مبادرة المسألة الكردية لن تحقق له كيان كردستاني يتمتع بالأستقلالية في تركيا, فكانت عملياته الأخيرة لكي يعيد بناء وتقوية قوته الرمزية السياسية وأمجاده العسكرية الأولى, لكي يحصل على دعم ومساندة السكّان المحليين الأتراك, مما يسهّل عليه نقل عناصره وعتاده وقواعده الموجودة في شمال العراق, الى داخل المناطق التركية الجنوبية الشرقية, حيث تتميز ببئتها الجبلية الوعرة.

كما يحاول قادة هذا الحزب العسكريين والسياسيين, لتوظيف الخلافات التركية – الأرمنية لصالحهم, وعبر اقامة قواعد عسكرية للحزب داخل الآراضي الأرمنية, لخلط الأوراق وفتح صناديق الشر كلّها مرةً واحدةً, وبمساعدة حدثيثة من محور واشنطن – تل أبيب, عبر تساوق اللوبيات في واشنطن العاصمة, من اللوبي الأرمني المعادي لتركيا, اللوبي الأسرائيلي المعادي لأنقرة, الى اللوبي الكردي بزعامة قوباد جلال الطالباني ابن هيرو إبراهيم احمد وزوج شيري كراهام المعادي لتركيا, واستراتيجيتها الجديدة ازاء العراق.

وبالتعاون والتنسيق التام مع النسخ الجديدة من المحافظين الجدد، من صقور الأدارة الديمقراطية الأميركية الحالية الثانية والأخيرة، ذات الأجندات الفوق جمهورية – بوشية، لجهة العمل المشترك المتوازن وحل الخلافات، للوصول الى تفاهمات وعناصر مشتركة لمواجهة العدو الأستراتيجي الأول بالنسبة للمكون الكردي, والمتمثل في حكومة حزب التنمية والعدالة التركي، بقيادة الثلاثي غول – أرودوغان – الدكتور أوغلو.
نعم اسرائيل جديدة في الشمال العراقي، لضرب محور المقاومة والممانعة في خاصرته العراقية، ولتشكل دولة حاجزة تفصل ايران عن العمق العراقي وعن سورية ولبنان، ولكي تكون نموذجاً للدويلات الأثنية العرقية الطائفية في المنطقة وليسهل على "اسرائيل" تسويق نفسها كدولة يهودية.
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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 15:01

 son dernier livre - L’Ivresse de la force. Entretiens avec David Barsamian (Fayard) -, Noam Chomsky revient sur les événements récents de la politique étrangère des États-Unis. 

Il démontre comment l’occupation de l’Irak, la guerre en Afghanistan ou les menaces contre l’Iran ne sont que le prolongement d’une longue tradition d’hégémonie militaire et politique. Considéré comme principale source d’insécurité dans le monde, l’État américain est décrit par Chomsky comme le bras armé des grands entrepreneurs américains, sourd aux aspirations de sa propre population, que les grands médias maintiennent dans l’ignorance des agissements du pouvoir.

Cependant, il ne faudrait surtout pas confondre ses positions avec du « complotisme » primaire, que l’intellectuel rejette farouchement. Ainsi, faits historiques et coupures de presse à l’appui, Noam Chomsky fait la preuve que les États-Unis ne sont nullement sous l’emprise d’un quelconque « lobby juif », d’ailleurs mal défini, mais qu’à l’inverse Israël n’est que le pion de la superpuissance sur l’échiquier du Moyen-Orient. De même, il met en garde contre l’obsession des différentes théories sur le 11-Septembre, qui occultent notamment le danger de plus grande envergure que constitue la probabilité grandissante d’un conflit nucléaire mondial.

C’est avec ce style clair et pédagogique qui le caractérise que l’auteur américain poursuit son entreprise de décryptage et d’éducation populaire à destination du public de son pays. Cette traduction française nous permet de capter un message, qui, de fait, nous concerne aussi. 
(Présentation rédigée par Deor

En marge de cette parution, Les RDV de l’Agora présentent une interview de Noam Chomsky et deIlan Pappé proposée (et réalisée par email) par Frank Barat.

Frank Barat : Merci d’avoir accepté cet entretien. J’aimerais, tout d’abord connaître les sujets sur lesquels vous travaillez et dont vous souhaiteriez nous parler.

Ilan Pappé : Je termine actuellement plusieurs livres. Le premier traite de manière concise de l’histoire de l’occupation israélienne en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, un autre évoque la minorité palestinienne en Israël et enfin je termine un ouvrage édité comparant la situation en Palestine à celle de l’Afrique du Sud.

Noam Chomsky : Divers articles, débats, etc. Je n’ai pas suffisamment de temps en ce moment pour mener d’autres projets majeurs.

FB : Un deputé britannique a récemment déclaré, à propos d’Israël, avoir ressenti un changement notable au cours de ces cinq dernières années. Aujourd’hui, les députés britanniques soutiennent des EDM (Early Day Motions*) condamnant plus que jamais Israël et ce même député précise qu’il est désormais possible d’émettre des critiques à l’égard d’Israël y compris lorsqu’on s’exprime sur les campus aux États-Unis. De même, ces dernières semaines, John Dugard, enquêteur indépendant sur le conflit israélo-palestinien auprès du Conseil des droits de l’homme pour les Nations unies, a déclaré que “la terreur palestinienne était le résultat inévitable de l’occupation”, le Parlement européen a adopté une résolution exposant “la politique d’isolement de la Bande de Gaza en tant qu’échec tant sur le plan politique qu’humanitaire”. Enfin les Nations unies et l’Union européenne ont condamné Israël pour son usage excessif et disproportionné de la force dans la Bande de Gaza. Peut-on interpréter cela comme un changement d’attitude envers Israël ?
*Les Early Day Motions : motions dont la discussion est renvoyée à un jour prochain. Elles sont généralement déposées par les députés « de base », qui n’ont que peu de chances de voir leurs autres motions discutées. Presque jamais débattues, elles permettent cependant d’attirer l’attention sur un sujet et de mesurer le soutien obtenu au nombre de signatures recueillies.

Ilan Pappé : Ces deux exemples indiquent un changement de l’opinion publique et de la société civile. Malgré cela, le problème reste le même depuis soixante ans : ces élans et ces énergies ne se concrétisent pas et n’ont pas vocation à être traduites, dans un future proche, en politiques réelles sur le terrain. Et le seul moyen de soutenir la transition d’un appui de la base vers des politiques concrètes est de développer l’idée de sanctions et de boycott. Ceci peut donner une orientation claire et une direction à prendre pour les nombreux militants et les organisations non-gouvernementales qui ont montré leur solidarité à la cause palestinienne pendant toutes ces années. 

Noam Chomsky : un changement très clair est apparu ces dernières années, sur les campus américains et dans les autres auditoires également. Il n’y a pas si longtemps, une protection policière faisait partie de tout débat critique à l’égard d’Israël, les réunions étaient interrompues, les assemblées très hostiles et injurieuses. C’est tout à fait différent aujourd’hui à quelques rares exceptions près. Les apologistes de la violence israélienne tendent souvent à être davantage sur la défensive plutôt qu’arrogants ou autoritaires. Mais la liberté de critique envers Israël est très réduite parce que les faits élémentaires sont systématiquement occultés. Ceci est particulièrement vrai dans le rôle décisif que les États-Unis prennent en tant qu’obstacle aux options diplomatiques, à miner la démocratie et à soutenir de manière indéfectible le programme israélien visant à saborder l’éventualité d’un possible règlement politique. Mais présenter les États-Unis comme un ”intermédiaire légitime”, quelque part incapable de poursuivre ses objectifs bienveillants est tout à fait révélateur et pas seulement dans ce domaine.

FB : Le terme apartheid est de plus en plus utilisé par les Organisations non-gouvernementales pour décrire les actions israéliennes envers les Palestiniens (à Gaza, les TPO, mais aussi en Israël même). La situation en Palestine et Israël est-elle comparable à l’apartheid en Afrique du Sud ?

Ilan Pappé : Il existe des points communs, mais également des différences. L’histoire coloniale porte en elle de nombreux chapitres communs et certains aspects de l’apartheid se retrouvent dans la politique qu’Israël mène contre sa propre minorité palestinienne et contre ceux des territoires occupés. Certains aspects de l’occupation sont, malgré tout, pires que la réalité de l’apartheid sud-africaine et certains autres aspects dans le quotidien des citoyens palestiniens en Israël ne sont absolument pas comparables à ce que fut l’apartheid. Le point de comparaison essentiel est pour moi l’inspiration politique. Le mouvement anti-apartheid, l’ANC, les réseaux solidaires construits au fil des années en Occident, devraient inspirer une campagne pro-palestinienne plus précise et plus efficace. C’est pour cela que l’histoire de la lutte anti-apartheid doit être apprise plutôt que de s’appesantir à comparer le sionisme avec l’apartheid. 

Noam Chomsky : Il ne peut y avoir de vraie réponse à cette question. Il existe des similarités et des différences. En Israël même, il y a de réelles discriminations, mais on est très loin de l’apartheid en Afrique du Sud. Dans les Territoires occupés, l’histoire est tout autre. En 1997, j’ai prononcé un discours d’ouverture à l’université Ben Gourion dans le cadre de l’anniversaire de la guerre de 1967. J’ai lu un paragraphe lié à l’histoire de l’Afrique du Sud. Aucun commentaire n’a été nécessaire.
En y regardant de plus près, la situation dans les Territoires occupés diffère de l’apartheid à de nombreux égards. Sur certains aspects, l’apartheid sud-africain fut beaucoup plus vicieux que ce qui se pratique en Israël et, sur d’autres, on pourrait dire l’inverse. Pour prendre un exemple, l’Afrique du Sud blanche existait par le travail noir. La grande majorité de la population ne pouvait être exclue. À un moment donné, Israël reposait sur une main-d’œuvre palestinienne bon marché et corvéable à merci, mais ils ont été remplacés depuis longtemps par des petites mains venues d’Asie, d’Europe de l’Est et d’ailleurs. 

Les Israéliens seraient soulagés si les Palestiniens disparaissaient. Et on peut dire que les politiques qui prennent forme, suivent de près les recommandations de Moshe Dayan pendant la guerre de 1967 : les Palestiniens “continueront de vivre comme des chiens et ceux à qui ça ne plaît pas, peuvent partir”. D’autres recommandations encore pires ont été émises par certains humanistes américains de gauche grandement reconnus. Michael Walzer, par exemple, de l’Institute of Advanced Studies à Princeton et rédacteur du journal démocrate socialiste Dissent, a émis l’idée voilà 35 ans, que les Palestiniens étant des “marginaux de la nation”, on devrait leur “donner les moyens” de partir. Il parlait des citoyens palestiniens en Israël et c’est une idée largement reprise encore récemment par l’ultra-nationaliste Avigdor Lieberman et relayée aujourd’hui parmi les principaux courants d’opinion en Israël. 

Je mettrais de côté les vrais fanatiques comme le professeur de droit d’Harvard, Alan Dershowitz qui déclare qu’Israël ne tue jamais de civils, mais seulement des terroristes ce qui reviendrait à dire que “terroriste” signifie “tué par Israël” ; et qu’Israël devrait avoir pour objectif un ratio de 1 000 pour zéro ce qui sous-entend “exterminer les brutes”. Ceci est lourd de sens lorsqu’on sait que ceux qui défendent de telles idées sont largement respectés dans les cercles les plus éclairés aux États-Unis et même en Occident. On peut imaginer ce que seraient les réactions si de tels propos étaient tenus à l’égard des Juifs.
Pour revenir à la question, il n’y a pas de réponse claire à apporter sur une possible analogie. 

FB : Israël a annoncé récemment le boycott de la conférence des Nations unies sur les droits de l’homme à Durban “parce qu’il serait impossible d’empêcher cette conférence de devenir un festival d’attaques anti-israéliennes” et a également annulé une réunion avec des officiels costaricains sous le prétexte que ce pays reconnaît formellement l’État palestinien. Le fait qu’Israël refuse toute forme de critique à son encontre pourrait-il se retourner contre elle ?

Ilan Pappé : On peut espérer que ce retournement de situation se produise un jour. Mais tout est lié à un équilibre des pouvoirs sur un plan global et sur un plan régional, pas uniquement aux excès israéliens. Les deux points, c’est-à-dire l’équilibre des pouvoirs et l’intransigeance israélienne pourraient être liés dans le futur. Si un changement apparaissait dans la politique menée par les États-Unis ou si son rôle hégémonique dans la région venait à changer alors l’attitude inflexible d’Israël pourrait conduire certains pays à adopter une position plus critique envers Israël et accentuer la pression sur l’État juif afin qu’il cesse sa politique d’occupation et de dépossession de la Palestine.

Noam Chomsky : On peut s’accorder ou pas de ces décisions, mais elles n’impliquent absolument pas “un refus de quelque critique que ce soit envers sa politique”. Je doute que ces décisions-là puissent jouercontre Israël ou même avoir le moindre écho.

FB : Comment Israël pourrait-elle trouver un accord avec une organisation qui refuse de reconnaître son existence et dont le fondement même repose sur l’idée de destruction de l’État juif ? Si le Hamas souhaite vraiment cet accord, pourquoi ne reconnaît-il pas Israël ?

Ilan Pappé : La paix se règle entre ennemis, pas entre amoureux. Le résultat final du processus de paix peut être une reconnaissance politique islamique sur la place des Juifs en Palestine et au Moyen-Orient en général, soit dans un État propre soit dans un État “partagé”. L’OLP a entamé des négociations sans changer ses idées ce qui n’est pas si différent lorsqu’on parle de l’attitude à l’égard d’Israël. Donc la solution réside dans l’élaboration d’un texte, d’une solution et d’une structure politique qui intègrent un ensemble et qui permettent à toutes les nationalités, ethnies, religions et ideologies de cohabiter. 

Noam Chomsky : Pour le Hamas, reconnaître Israël, ce serait comme si le Kadima reconnaissait la Palestine ou si le Parti démocrate aux États-Unis reconnaissait l’Angleterre. On peut se demander si un gouvernement dirigé par le Hamas doit reconnaître Israël ou si un gouvernement mené par le Kadima ou le Parti démocrate doit reconnaître la Palestine. Jusqu’ici tous ont refusé de le faire, bien que le Hamas ait au moins appelé à la possibilité d’une solution à deux États, comme le long processus international s’accorde à le faire alors que le Kadima et le Parti démocrate refusent d’aller aussi loin, restant sur une position de rejet que les États-Unis et Israël affichent de manière isolée depuis plus de trente ans. Mais pour ce qui est des mots, lorsque le Premier ministre Olmert déclare devant le Congrès américain, qu’il croit “à notre droit éternel et historique sur la totalité de cette terre” et qu’il y reçoit une ovation, il fait sans aucun doute référence non seulement à la Palestine du Jourdain jusqu’à la mer, mais également à l’autre rive du Jourdain, fief historique du Likoud, une revendication qui n’a jamais été officiellement abandonnée, à ce que je sache. Pour ce qui est du Hamas, je pense qu’ils devraient renoncer à cette partie de leurs revendications et passer de l’idée d’une solution à deux États à l’idée de reconnaissance mutuelle. Il faut quand même garder à l’esprit que ses positions restent plus ouvertes que celles d’Israël et des États-Unis.

FB : Ces derniers mois, Israël a accentué ses attaques sur Gaza et évoque la possibilité d’une attaque terrestre imminente, il y a aussi une forte présomption sur son implication dans l’assassinat du leader du Hezbollah, Mughniyeh et appelle à de plus fortes sanctions (y compris militaires) contre l’Iran. Pensez-vous que les velléités guerrières d’Israël puissent la mener à sa propre perte ?

Ilan Pappé : Oui je pense que l’agressivité se fait plus forte et Israël se montre de plus en plus hostile non seulement à l’encontre de la Palestine, mais aussi à l’encontre du monde arabe et de l’islam. L’équilibre militaire du pouvoir aujourd’hui réside dans la présence d’Israël, mais cela peut changer à tout moment en particulier si les États-Unis réduisaient leur soutien.


Noam Chomsky : J’ai écrit il y a quelques dizaines d’années que ceux qui se proclament “défenseurs d’Israël” sont en réalité les défenseurs de sa dégénérescence et probable auto-destruction. Je crois également depuis longtemps que le choix très clair d’Israël de renforcer sa politique sécuritaire et ce, depuis le refus de paix global proposé par le président Sadat en 1971 pourrait très bien mener Israël à sa perte.

FB : Que faudrait-il pour que les États-Unis retirent leur soutien inconditionnel à Israël ?

Ilan Pappé : Hors de ses frontières, un effondrement de sa politique au Moyen-Orient, en particulier à travers l’échec de l’un de ses alliés. Ou bien, mais c’est moins probable, la montée d’un contre-pouvoir européen.
Sur son territoire, une crise économique majeure et le succès des forces de coalition actuelles qui travaillent au sein de la société civile pourraient provoquer ce changement.

Noam Chomsky : Pour répondre à cette question, il faut connaître les sources de ce soutien. Le secteur industriel aux États-Unis, qui dessine les contours de la politique à mener, paraît tout à fait satisfait de la situation actuelle. L’un des indicateurs est le flux d’investissement en Israël d’Intel, Hewlett Packard, Microsoft et d’autres leaders de l’industrie high-tech. Les relations militaires et de renseignements restent très fortes. Depuis 1967, les intellectuels vivent une histoire d’amour avec Israël pour des raisons qui sont d’abord propres aux États-Unis selon moi. Cela affecte lourdement l’image qui est donnée des événements dans les médias et les journaux américains. Les Palestiniens sont faibles, dispersés, isolés et n’apportent rien en matière de concentration des pouvoirs aux États-Unis. Une large majorité des Américains soutiennent le consensus international d’une solution à deux États et appellent même à une égalité de l’aide entre Israël et la Palestine. Sur ce point et dans bien d’autres domaines, les deux principaux partis sont en décalage avec la population. 95 % des Américains pensent que leur gouvernement devrait davantage prêter attention à l’opinion de la population, un avis rejeté parmi les élites (parfois de manière très claire, d’autres fois de manière plus discrète). La prochaine étape plus impartiale serait une “promotion démocratique” au sein même des États-Unis. Au-delà de ce point, il faudrait que certains événements mènent à une nouvelle répartition des intérêts parmi les élites. 

FB : www.counterpunch.org a publié récemment un débat très intéressant comparant les solutions à 1 ou 2 États. Ceci est parti d’un article de Michael Neumann établissant “la solution à 1 État comme une illusion” suivi d’autres articles d’Assaf Kfoury titré “Un ou deux États ? - Un débat stérile fondé sur de fausses alternatives” ou de Jonathan Cook “Un ou deux États, non, le problème est le sionisme”. Quelle est votre opinion sur ce point et pensez-vous que les faits sur le terrain (colonies, déviations de routes...) provoqués par Israël puissent encore laisser une place à une solution à 2 États ?

Ilan Pappé : Les événements sur le terrain ont condamné la solution à 2 États depuis bien longtemps. Les faits ont démontré qu’Israël n’a et n’aura jamais la volonté de laisser naître un État palestinien autre qu’un État apatride fait de deux bantoustans en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza sous un total contrôle israélien.
Il existe déjà un État et le défi est d’en changer sa nature et son régime. Que le nouveau régime et la base constitutionnelle soient bi-nationaux ou démocratiques voire les deux n’est pas si élémentaire à cet égard. Tout contexte politique qui pourrait remplacer la conjoncture raciste est la bienvenue. Et une telle situation devrait également permettre le retour des réfugiés et l’installation définitive des émigrés les plus récents.

Noam Chomsky : Il faut faire la distinction entre propositions et plaidoyers. On peut proposer que chacun doive vivre en paix. Cela devient un plaidoyer lorsqu’on dessine un schéma précis allant d’un point A à un point B. À mon sens, une solution à un seul État n’a pas grand sens, elle en a avec deux États. On a pu défendre une telle thèse de 1967 jusqu’au milieu des années 70 et c’est ce que j’ai fait, à travers de nombreux écrits, conférences et dans un livre. Les réactions, dans une grande majorité, n’ont été que fureur. Après que l’idée de droits nationaux pour les Palestiniens ait fait son chemin au milieu des années 70, il est devenu possible de prôner le bi-nationalisme (et je continue de le faire), mais seulement par le biais d’un accord à 2 États en accord avec le consensus international. Cette résultante, probablement la meilleure envisageable à court terme, est quasiment parvenue à son terme lors des négociations de Taba en janvier 2001 et selon les participants, aurait pu être atteinte si ces négociations n’avaient été interrompues par le Premier ministre israélien, Barak. Cela fut le moment depuis trente ans où les deux États “réjectionnistes” (États-Unis et Israël) ont brièvement mais sérieusement considéré s’aligner sur le consensus international et l’instant où un accord diplomatique a semblé pouvoir voir le jour. Beaucoup de choses ont changé depuis 2001, mais je ne vois aucune raison de croire que les conditions de l’époque ne puissent exister aujourd’hui.

Il est intéressant et je dirais même édifiant de voir que les propositions d’une solution à 1 seul État soient communément admises aujourd’hui contrairement à l’époque où sa revendication était réalisable et ne débouchait que sur des condamnations. Aujourd’hui de telles propositions sont publiées dans le New York Times, le New York Review of Books et ailleurs. On en conclura qu’elles sont acceptables aujourd’hui parce qu’irréalisables - elles restent des propositions au lieu de revendications. En pratique, les propositions apportent de l’eau au moulin du rejet américano-israélien et sapent progressivement l’unique solution bi-nationale .

Il y a deux options pour les Palestiniens aujourd’hui. L’une est l’abandon de l’attitude réjectionniste américano-israélienne et un accord reprenant les lignes de ce qui fut évoqué à Taba. L’autre possibilité est la continuation des politiques actuelles qui mène inexorablement à l’intégration de ce que souhaite Israël : au minimum, le Grand Jérusalem, les zones qu’incluent le mur de séparation (ou d’annexion désormais), la Vallée du Jourdain et les colonies de Ma’aleh Adumin et Ariel (ainsi que les liens entre ces deux colonies). Le reste (État palestinien) se verra découpé en cantons ingouvernables, par de vastes infrastructures, des centaines de points de contrôles et autres dispositifs qui condamneront les Palestiniens à continuer à vivre comme des chiens.

Il y a ceux qui pensent que les Palestiniens devraient tout bonnement laisser Israël prendre le contrôle total de la Cisjordanie et poursuivre leur mouvement de revendication de droits civils et une lutte anti-apartheid. Mais c’est une illusion. Ils vont maintenir les politiques actuelles et refuseront de céder la moindre responsabilité aux Palestiniens disséminés dans la région qu’ils souhaitent voir intégrée au territoire israélien.

FB : Au cours de mon récent voyage en Israël/Palestine, j’ai pu noter de manière évidente (en parlant avec les gens sur place, en lisant la presse ou en regardant la télévision) qu’il existe un point qui semble grandement effrayer Israël : un boycott. Êtes-vous en faveur de ce type d’action et pensez-vous qu’il puisse avoir un effet ?

Ilan Pappé : J’y suis tout à fait favorable et je crois que ça pourrait avoir des conséquences notables sur le terrain. 

Noam Chomsky : Les boycotts ont parfois du sens. Pour exemple, de telles actions contre l’Afrique du Sud ont été efficaces même si l’administration Reagan s’est dédouanée des sanctions en déclarant l’ANC de Nelson Mandela comme organisation terroriste (en 1988). Les actions furent efficaces parce qu’un travail de terrain a été opéré en termes d’éducation et d’activisme. Avant d’être mis en place, ce boycott a reçu un soutien conséquent aux États-Unis via les parties politiques, les métiers et même le secteur industriel. Rien de tout cela n’a été fait de près ou de loin dans le cas qui nous intéresse. De ce fait, tous les appels au boycott se retournent inévitablement contre les Palestiniens qui subissent des politiques toujours plus dures et plus brutales.

Les boycotts, s’ils sont clairement formulés, ont parfois du sens : le boycott des fabricants d’armes qui fournissent Israël ou de Caterpillar Corporation qui livrent des équipements pour la destruction de la Palestine. Ces opérations sont totalement illégales et les boycotts pourraient trouver un écho auprès de l’opinion publique. 

Les boycotts sélectifs peuvent aussi avoir un effet sur des États beaucoup plus violents et cruels qu’Israël, comme les États-Unis. Évidemment, sans le soutien massif et sa participation, Israël ne pourrait pas poursuivre sa politique expansionniste illégale et ses autres crimes. Il n’y a pas d’appel au boycott contre les États-Unis, pas par principe, mais à cause du pouvoir de cette nation – des faits qui soulèvent d’évidentes interrogations relatives à la légitimité morale d’actions menées contre ses clients. 

FB : De retour d’Israël et de Palestine, il y a quelques semaines, le directeur de l’ICAHD (Comité israélien contre les destructions de maisons palestiniennes) au Royaume-Uni a déclaré qu’après Annapolis “pas un pas n’avait été fait (…) au regard de la ’judaïsation’ du pays, j’ai un sentiment de dégoût et de colère”. Pensez-vous que la résistance palestinienne (presque toujours pacifique jusqu’ici à l’exception du Hamas) pourrait revenir à une lutte armée et engendrer une troisième Intifada encore plus violente ?

Ilan Pappé : Il est difficile de répondre à cette éventualité, en théorie c’est une possibilité, la question est de savoir si les résultats seraient différents des deux premiers soulèvements, mon sentiment est que c’est fort peu probable.

Noam Chomsky : Mon avis a toujours été que les leaders palestiniens ont toujours fait le cadeau à Israël et à ses soutiens aux Etats-Unis de recourir à la violence et d’appeler à la révolution – en dehors du fait, au-delà des considérations tactiques, que le recours à la violence porte en lui une très lourde charge en termes d’arguments. Rien n’est plus utile aujourd’hui à Israël et aux faucons américains que l’utilisation de roquettes Qassam qui les autorisent à pousser des cris d’effroi concernant le droit d’accroître le taux de mortalité à l’infini (toute victime étant classée comme terroriste). J’ai également le même avis que certains de mes amis (comme Edward Said et Eqbal Ahmad) qui ont été en contact avec les leaders palestiniens : une opposition non-violente aurait eu des perspectives considérables dans l’optique d’un succès. Et j’y crois toujours, c’est même la seule perspective possible. 

FB : Sur quels sujets les ONG et associations caritatives travaillant pour la justice en Palestine devraient se concentrer dans les prochains mois ?

Ilan Pappé : Ils savent ce qu’ils doivent faire et je n’ai pas de réels conseils à leur donner. Je crois qu’ils nous donnent des lignes directrices par leurs appels au boycott et de telles initiatives comme celles-là peuvent être très utiles. Mais le plus important serait qu’ils poursuivent leur combat pour la réconciliation et l’unité du peuple palestinien. 

Noam Chomsky : L’urgence au quotidien est la lutte contre les violations inacceptables des droits de l’homme les plus élémentaires et les implantations illégales soutenues par les États-Unis ainsi que les projets de développement voués à miner tout accord politique. Au-delà, il faut essayer d’établir la base d’un combat réussi menant à un accord prenant en compte les demandes légitimes des différentes parties – c’est un travail difficile, contraignant, qui réclame dialogue et organisation, mais qui est la base d’une avancée en termes de justice et de paix. J’ai déjà exposé ce que cela comporte, par exemple commencer par une promotion efficace de la démocratie dans la superpuissance au pouvoir.
(© Frank Barat – June 2008. Traduction de l’anglais : rhp@hotmail.fr)

Cette interview de Noam Chomsky par Frank Barat (ainsi qu’une autre, réalisée en 2007) sera publiée en octobre. Tous les détails ici.
En outre, Frank Barat vient de mettre en ligne un blog à propos de ses expériences à Naplouse durant l’été 2008. Ce blog est principalement constitué de témoignages vidéos de Palestiniens, mais aussi d’internationaux. Le sujet en est "vivre sous l’occupation". 

 

 
 Crédit photo : wikipedia





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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 14:36
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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 14:17
http://youtu.be/pQjDN1mwT_Y
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