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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 11:25

Nous allons apprendre beaucoup. Nous allons lire cette carte, probablement comme l'a dessinée son réalisateur, en reliant l'intérieur de chaque pays, de chaque ville, de chaque culture à Jérusalem. Et réciproquement. 
Dans un monde qui divise et qui hait, qui fait passer sa haine contre Jérusalem, c'est un exercice spirituel et intérieur que d'unir en nous ainsi chaque culture créée au centre qui est celui de la Création. Impossible de haïr. 


Voici -sur cette carte du 16e siècle- la Jérusalem vue par le monde, à juste titre: centrale, préoccupant chacun. Jérusalem n'est pas européenne, pas occidentale, elle est mondiale. Le monde entier le pressent, sans comprendre que le motif en est son lien à la Création et à l'amélioration du monde entier. Sans comprendre que c'est le foyer de bénédiction pour le monde entier. Elle est à la charnière des trois continents, et elle est même en Asie si vous ne le saviez pas! 
Cette carte la place en cette charnière de tous les continents, et même les éléments y sont concernés, pas seulement les empires, et les commerces et les universités. L'eau et les poissons sont présents à cet essentiel, comme le disent les psaumes et le Pérék chira.

Cette carte fait de Jérusalem le centre (Jerusalem bestimmt das Zentrum, selon sa langue que le dessinateur non-Juif germanique sauva ainsi de l'horreur où elle est tombée plusieurs siècles plus tard). Jérusalem y est montrée comme le centre de l'espace (Jerusalem, der Mittelpunkt der Welt), le croisement des continents (Kreuzungspunkt von drei Kontinenten).
Voici le lien physique de Jérusalem et de l'Asie, regardez bien les noms:

Voici le lien physique de Jérusalem et de l'Afrique: 

Voici le lien physique de Jérusalem et de l'Europe: 

Les zones se chevauchent car elles sont unies et participantes. C'est le contraire de la dispersion et de la répartition (aufteilung) et de l'éloignement (entfernungen) des zones humaines du monde qui ont suivies la Tour de Babel. Et ce qui réunit, c'est Jérusalem. 

Elle est l'oeuvre de Heinrich Bunting (1545-1606)et se trouve dans son Itinerarium Sacrae Scripturae, publié par Jacob Lucius Siebenburger à Helmstadt, en 1581. En haut, il est écrit: Die ganze Welt in ein Kleberblat Welches ist der Stadt Hannover meines lieben Vaterlandes Wapen. Par là, l'auteur relie sa Jérusalem à son être personnel car il y dit: "le monde entier dans une trèfle qui est la forme de l'écusson d'armes de ma chère patrie, la ville de Hanovre". Magnifique synthèse personnelle. 
Ce livre fut un guide de voyages très populaire et fut réédité fréquemment de 1581 à 1774.
Bunting y a inséré des cartes globales de l'Afrique s'appuyant sur celle de Monter de 1540, de l'Asie et de l'ensemble des continents (cosmologia universalis, disait-on). Mais pourquoi donc parler de tout cela? Patientez! 
Voici aussi, dans le livre, sa carte de l'Afrique où Jérusalem est mentionnée:

et voici sa carte de la région de la Méditerranée où la Judée et Jérusalem sont précisées:
 

Sa vision de l'Europe (terme qui nous semble récent) est originale, sous forme d'une reine, de même que Jérusalem est un coeur de fleur. C'est aussi une reine dont la tête est en sens inverse de Jérusalem. 
 
Elle est très problématique cette Europe qui n'a pas la tête verticale, la descendante d'Esav.

Sa vision de l'Asie est encore plus imaginative chez ce professeur germanique, sous la forme du cheval mythique et ailé Pégase, chaque pays en forme une partie du corps.Elle est droite, verticale, et la Judée y a sa place. 
 
Les pseudos scientifiques parleront de "Geographical Misconceptions" sans comprendre la réflexion puissante qu'il y a derrière la construction de ces messages.

Ce qui est très drôle, c'est que cette centralité mondiale de Jérusalem juive décrite par la carte de Bunting, est même reconnue en bonne place par des sites arabes actuels: http://www.palestine-info.info/arabic/books/takhteet/takhteet3.htm 

 

Encore un bon signe, même très tordu.
Souvent, quand je traverse l'université, autour de nous passent des étudiantes arabes qui parlent en arabe. Les unes semblables extérieurement aux israéliens et israéliennes. D'autres, ostensiblement pudiques sous leur foulard et les vêtements couvrants et regardant avec un mépris souvent compréhensible des étudiantes qui s'exhibent comme si elles étaient en maillot au bord de la mer. Cela fait mal aussi parfois. Mes étudiants arabes se savent compris et respectés et ils entendent que j'ai fait ce qu'il faut pour être capables de leur enseigner les méthodes psychothérapiques en tenant compte des paramètres psychologiques et culturels de leur peuple et de leur religion, en ayant les concepts et les termes arabes qui les formulent.
Nous n'aurons aucune solution avec eux tant que nous ne serons pas notre Torah connue et vécue et sincère.Pourquoi?
J'ai lu le Coran et ses commentaires, en arabe; et, en vivant tous ces événement fous, je pense souvent à la 18e sourate, celle de la caverne qui parle ainsi de nous:
"Ils n'en ont aucun savoir, pas plus que leurs ancêtres. Quelle énormité sort ainsi de leurs bouches puisqu'ils ne disent que des mensonges. Peut-être vas-tu te tuer de chagrin à leur suite s'ils n'ajoutent pas foi à ce discours. Nous avons fait de ce qui est sur terre une parure pour elle (c'est bien en cette beauté que nous voyons autour de nous la terre d'Israël et Jérusalem)". 
Et dans le verset 104 de la sourate précédente du Voyage nocturne, il est dit: "Nous avons dit après lui (Moché) aux fils d'Israël: habitez la terre (phase de la dispersion des Juifs, ndlr) et lorsque la vie finale (le monde à venir, ndlr) arrivera à son terme prédestiné, nous vous ferons venir en groupes hétérogènes".

Et je vous montre maintenant le commentaire du Dr Salah Ed-Dine Kechrif publié en 1984 à Beyrouth sur ce dernier mot :

"le mot -en groupes hétérogènes- veut dire une masse de gens d'espèces diverses où se cotoient les bons et les mauvais et les races les plus variées. Dans ce verset vraiment prophétique puisqu'il est bien dit 'après Moïse', le lieu de fixation des fils d'Israël n'est pas précisé. Il est simplement désigné par 'la terre'. Cela peut dire aussi bien signifier toute le terre et c'est la diaspora qui a fait que pas un seul pays au monde n'ait pas sa minorité juive. Cela peut désigner aussi l'Etat actuel d'Israël qui annonce en même temps, toujours d'après ce verset, que la fin du monde n'est plus très lointaine. Sans être nous-même prophète, tout porte à croire que cette terre n'a plus bien longtemps à vivre. N'est-il pas remarquable que cet Etat d'Israël soit peuplé de tous les spécimens de la race humaine et que le verset nous parle de 'groupes hétérogènes'. Or, au temps de Moïse, les Juifs formaient une race homogène." (Fin de la citation du Dr Salah Ed-Dine Kechrif, sans en avoir modifié un seul mot. Ces lignes ne sont pas écrites par un 'habadnik qui voit l'arrivée du Machia'h pour demain matin, mais c'est tout comme).Un jour, puisse l'Arabie se relier à Jérusalem comme sur la carte, dans le respect total et réciproque, et dans la compréhension générale de ce verset 104 qui devrait être proclamé à l'assemblée générale des Nations Unies.

Il y a une note d'humour profond sur cette carte que l'on peut entendre aujourd'hui seulement où la puissance guerrière et économique romaine est remplacée par la pax america bien similaire, Bunting en dit ceci à propos de l'angle gauche inférieur de son dessin: "en ce qui concerne la quatrième partie du monde, nommée Amerique, qui a été récemment découverte, il n'est pas besoin d'en dire plus car elle n'est pas mentionnée dans les Saintes Ecritures". Il va avoir des ennuis avec l'Oncle Sam, le roi du dollar qui a pourtant mis D.ieu sur ses billets de banque. Et qui a mis une étoile de David sur son billet de 1 dollar en souvenir de l'aide que la communauté juive apporta aux troupes qui résistaient aux Anglais conquérants (lien ici).

En quoi ce qui est mis en évidence sur cette carte, le lien avec les peuples et la centralité particulière de Jérusalem, nous concerne-t'il ? 
Chacun a son rôle dans le monde, bien plus chacun a sa centralité en quelque chose que les autres ont moins: 
comme l'oeil est central pour l'atteinte visuelle du monde, comme l'oreille est centrale pour l'atteinte auditive du monde, ainsi le peuple juif se doit d'être central dans l'écoute de la beauté divine qui descend de Jérusalem pour bénir le monde, l'imprégner et y diffuser le bonheur et l'amour fraternel et la louange universelle. Cela passe par Jérusalem, le reste peut passer par La Mecque, par New York, par Moscou, par Hong Kong, par le Gange ou l'Himalaya, par Paris ou Melbourne. Pas de rivalité.

Ainsi, la page 49b du Traité Kidouchinne du Talmud dit ceci:

Âssara qabim yofi yarédou laôlam, ticheâ natéla yérouchalayim vé é'had kol ha ôlam qoullo

Dix mesures de beautés descendirent dans le monde, neuf ont été attribuées à Jérusalem et une pour tout le monde dans son ensemble. 
Et il ajoute encore: 
Dix mesures de sagesse ('hokhma) descendirent dans le monde, neuf ont été attribuées à la terre d'Israël, et une pour tout le monde dans son ensemble.

Mais, attention!, le texte ajoute aussi:
Dix mesures de richesse (âchiroute) descendirent dans le monde, neuf ont été attribuées à Rome et une pour tout le monde dans son ensemble. 
Dix mesures de pauvreté (ânioute) descendirent dans le monde, neuf ont été attribuées à la terre Bavel, Babylone, et une pour tout le monde dans son ensemble.
Dix mesures d'orgueil vulgaire (gassoute) descendirent dans le monde, neuf ont été attribuées à Elam et une pour tout le monde dans son ensemble.
Dix mesures de bravoure (guévoura) descendirent dans le monde, neuf ont été attribuées à la Perse et une pour tout le monde dans son ensemble. 
Dix mesures de vermine (kinnim) descendirent dans le monde, neuf ont été attribuées à la Médie, et une pour tout le monde dans son ensemble.
Dix mesures de sorcellerie (kéchafim) descendirent dans le monde, neuf ont été attribuées à l'Egypte et une pour tout le monde dans son ensemble.

Si des gens étaient sectaires (aussi bien parmi les Juifs que parmi les nations) et voudraient tout s'attribuer, qu'ils aillent au Ciel changer l'ordre des choses, car cette limitation de chacun, et cette excellence des autres (et inversement) ne dépend pas d'eux! Elle a été voulue et organisée par le Créateur. 

Mais lorsque le peuple juif refuse la sagesse et la beauté de la terre d'Israël, soit en ne voulant pas y vivre, soit en y vivant autrement que selon la Torah, alors il se place hors de son être et il s'ensuit toutes les catastrophes comme quelqu'un qui se nourrirait de mets incompatibles avec son corps. Au contraire, s'il accepte la spécificité de son être, et ses limites, alors tout le bonheur lui est assuré aux yeux de D.ieu et aux yeux des hommes. Dans une liaison qui unit la différence et le lien. Comme dans le camp des Hébreux dans le désert. On n'en est pas là encore envers Jérusalem. Mais la haine est peut-être une étape vers l'amour... Elle n'est pas indifférence, en tous cas. 

Cette page qui semble méditer sur la géographie et la cartographie vue par des non-Juifs a ainsi des applications très concrètes dans notre vie et nous remet les pendules à l'heure. 
Ce serait si simple et si bon de vivre en paix ensemble, différents et reliés, chacun apportant sa spécificité. 
C'est vraiment très compliqué pour les humains d'être simples et heureux.


Dessin de l'auteur

Terminons notre étude -car il s'agit bien d'une étude très profonde sur la Torah et son projet sur la Création, sur les peuples et sur les Juifs- par cet autre espoir où des étincelles des non-Juifs peuvent nous éclairer:

Voici une autre illustration représentant le Temple de Jérusalem et qui nous donne à réfléchir; c'est une belle gravure placée en fin de l'édition justinienne de Venise, an 1551, des cinq livres de la Torah en hébreu avec traduction en latin. Il est d'autant plus remarquable que des non-Juifs aient ainsi été sensibles à ces dimensions exprimées par les versets qu'ils ont placés en hébreu dans les oriflammes qui entourent le Temple :  

A l'image de ce que nous venons de dire, le Temple y est l'image du plan du monde à venir et sa centrale fondatrice, par son harmonie, par la présence divine, par les mitsvotes et par l'unité du peuple et des nations ; c'est l'étude de la Torah qui en révèle l'essence et en assurera l'avènement et le fonctionnement dans la création rénovée. 

Voici la traduction des versets inscrits autour du bâtiment du Temple : 

• à droite : "la vérité germera de la terre et la justice brillera depuis les cieux", Psaume 85, 12 ; 

• en haut : "la Torah de ta bouche est meilleure pour moi que des monceaux d'or et d'argent", Psaume 119, 72 ; 

• à gauche : "c'est pourquoi j'ai aimé tes mitsvotes plus que l'or et le métal fin", Psaume 119, 127. 

La représentation du bâtiment actuel placé sur l'esplanade du Temple sous cette guirlande et les mots écrits sur ce bâtiment ("Béit hammiqdache") nous en disent long sur la volonté de ces étudiants de la Torah en l'an 1551 ! 

Dans la guirlande, l'affirmation est encore plus explicite : "plus grande sera la splendeur de ce Temple à venir que celle du premier, dit Hachém tsévaote, et en ce lieu je donnerai la paix...", Haggaï 2, 9.

Et tout cela se réalisera, car D.ieu le veut, si notre coeur, nos mots et nos actions sont à la hauteur de ces projets de la Torah. 

Rabbi 'Hayim de Volozhyne écrit que serait un non-sens d'être que l'étude soit une étude abstraite et coupée de son action sur le monde et qui ne serait pas accompagnée de sa pratique. 

Il explique. En effet, il n'y a aucune différence entre la sainteté tournée vers l'homme et la sainteté tournée vers Dieu à ces niveaux. C'est ainsi qu'il est écrit : 
guédola Torah ché hi noténéte 'hayim léôsséya elle est grande la Torah qui donne la vie à ceux qui la réalisent (ch. VI des Pirqé avote, Principes des Pères), 

et il n'est pas écrit, dit-il, "à ceux qui l'étudient". 

Et il va plus loin encore en citant deux passages qui marquent avec force égale l'importance de l'étude et de la pratique : 

- un passage du traité Avoda Zara 17 b : 
kol haôsséq ba Torah bilvad domé kémi ché éïn lo éloha 
tout celui qui s'occupe uniquement de Torah est semblable à celui qui n'a pas de Dieu ; 

- un passage du Middrache Tan'houma sur Bé'houqotaï : 
af im hou tsadik vé eino ôsséq ba Torah éïn béyado kloum 
même s'il est un juste, s'il ne fait pas de la Torah sa tâche, il n'a absolument rien en main. 

Et quant à nous, sur le site, n ous voyons toujours, dans les rubriques Torah et Prière et actualité, comment cet ensemble structurel des forces qui agissent dans le monde est constamment recréé et vivifié par la Torah dans la prière et l'étude.

L'accès aux richesses de la Torah par la connaissance des méthodes de l'étude permet de développer cette dynamique d'ensemble. L'étudiant de la Torah construit le monde, redisent de nombreux textes 

Dans ce contexte de l'enseignement de nos maîtres, nous comprenons mieux toutes ces phrases des Sages du talmud : 

afilou kol haôlam koulo éino chavé afilou lédavar é'had mine hatTorah 
même l'ensemble de tout l'univers n'égale pas un seul mot de la Torah. Péa Yérouchalmi 1

afilou kol mitsvotéya chél Torah éinane chavote lédavar é'had mine hatTorah 
même l'ensemble de toutes les mitsvotes n'égale pas un seul mot de la Torah. Péa Yérouchalmi 1 

ilmalé Torah lo nitqayémou chamayim va arets 
sans la Torah ne pourraient subsister les cieux et la terre. Pessa'him 69 

gadol talmoud Torah yotér méatsalate néfachote 
l'étude est plus grande que de sauver des humains. Meguila 16 

kol hahôsséq batTorah lichma... méssaméa'h éte hammaqom méssaméa'h éte habbériote 
chacun de ceux qui étudient la Torah réjouit Celui qui est le lieu du monde et réjouit les créatures. Pirqéï Avote VI, 1 

kévane ché loméd éte hatTorah haréi mévi tova laôlam 
c'est dans la mesure où il étudie la Torah qu'il apporte le bien au monde. 
Tana devéi Éliyahou Raba 18

Si nous sommes conscients du projet de la Torah qui a créé le monde et qui veut le bonheur de tous les hommes,
si nous sommes conscients du rôle du peuple juif dans ce projet, dans son étude de la Torah et dans sa réalisation sur Sa terre et avec les autres nations selon la Torah, alors tout cela se réalisera. C'est ce que l'on appelle le tiqoune de la Création, c'est ce qui a été entrepris par Avraham qui a recréé le monde et dont nous sommes les successeurs dans l'action qui repose sur une étude véritable et sur l'intégration dans les middotes (attitudes concrètes) personnelles.  

Je terminerai par cette citation de la fin d'un traité du Talmud. Il y est dit: "les nations ont aussi de quoi vous enseigner en bien, mais hélas vous n'en prenez que les mauvais enseignements". Espérons que nous parviendrons à faire le lien entre les enseignements de la Torah et uniquement les bons enseignements des nations également.

Note.
Que la bénédiction de cette étude en revienne à la lectrice qui m'a adressé cette carte de Heinrich Bunting. Je connaissais cette carte, elle m'avait impressionné, et je l'avais oubliée; mais, cette fois, la regardant de près, grâce à D.ieu, j'ai pu vous en formuler ce qu'elle portait pour nous, me semblait-il.


 

 

--
 

http://www.modia.org/jerusalem/cartes/carte.html
  
  

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Published by aminajournal.over-blog.com